Les jours passent, les promesses s’enchaînent mais les massacres à Beni augmentent. Réalité qui ne réjouit pas les élus locaux. Le député national Mohindo Nzangi pour sa part a décidé de saisir directement le Commandant suprême des armées, le Président de la République Félix Tshisekedi dans une lettre lui adressée ce 8 août.
« Génocide de Béni », le député national entend ainsi qualifier ce qui se passe dans son territoire. Ce qui déchire le cœur de Mohindo Nzangi, ce ne sont pas seulement les tueries. Mais aussi, le silence » absolu » d’un ancien opposant devenu Président de la République, avec qui ils ont dénoncé ensemble les multiples silences de l’ancien Président Joseph Kabila, quand gisaient à terre les têtes des enfants de Beni, séparées de leurs corps :
« Hélas, depuis le mois de juin, plusieurs incursions des rebelles suivies des massacres audieux se sont reproduites. Vous n’avez adressé des messages de compassion et vous n’avez posé aucun acte de solidarité envers les victimes. Pire encore, aucune action de poursuite de l’ennemi. Jusqu’à présent on ne voit aucune stratégie lisible de votre part pour arrêter ce génocide », s’indigne-t-il.
Au-delà du » silence » et de « l’inaction », les « promesses non tenues » : « Vous avez promis de relever les troupes puisque j’estime, vous vous êtes rendu compte qu’elles étaient en débandade et débordées : rien n’a été fait; vous avez promis de délocaliser l’état-major à Beni : rien n’est fait », rappelle Mohindo Nzangi.
Mais le Président de la République peut encore faire quelque chose : laisser les troupes ougandaises venir combattre les ADF sur le sol congolais :
» Excellence, pour stopper dans l’immédiat ce cycle de violences, je vous suggère d’envisager sans tarder le lancement d’une opération conjointe FARDC-UPDF (armée ougandaise) avec des moyens aériens et physiques conséquents pour éloigner dans le même temps l’ennemi des zones urbaines et semi-urbaines. Ensuite former et équiper nos forces armées pour le ratissage », suggère-t-il dans un premier temps.
Aussi, Félix Tshisekedi peut autoriser aux groupes armés locaux de se constituer en forces d’autodéfense : » Ne vous confiez pas aux forces multilatérales de la Monusco. Elles sont inefficaces. Si pour vous l’option de l’armée ougandaise pose un problème particulier, laisser alors les groupes armés locaux se déployer pour protéger leurs villages », conclut Mohindo Nzangi.
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