Dans sa déclaration de ce vendredi 06 avril, l’Association Congolaise d’Accès à la Justice (ACAJ en sigle) condamne les propos de monsieur Emmanuel RAMAZANI SHADARY qui, sur RFI, a annoncé que « KATUMBI sera bientôt condamné et ne sera pas candidat». Pour le président de l’ACAJ, maître Georges KAPIAMBA, ces propos confirment l’instrumentalisation de la justice par le régime et sa détermination à empêcher le concerné à postuler comme président de la République
Constatant avec regret qu’avant même les juges ne siègent, la condamnation d’un citoyen par la justice soit présentée comme acquise par le PPRD en violation de la constitution, l’ACAJ s’est dit désolée de voir se confirmer les informations selon lesquelles le régime est déterminé à neutraliser l’ancien gouverneur du KATANGA depuis son retrait de la MP en 2015.
S’adressant au Gouvernement, l’ACAJ lui demande de cesser d’instrumentaliser la justice contre les opposants et de prendre toutes les mesures assurant la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, ainsi que celle de la Résolution 2409 du Conseil de Sécurité.
Tout en condamnant ce harcèlement politico-judiciaire, l’ACAJ enjoint le PGR à ne pas se laisser entrainer dans une lutte du PPRD qui vise l’élimination d’un adversaire en violation de la constitution de la RDC. Toujours à ce haut magistrat, il est demandé d’abandonner toutes les procédures en cours contre Moïse KATUMBI car ces dernières violent à la fois l’Accord de la Saint Sylvestre et la Résolution 2409.
Dans la foulée, maître Georges KAPIAMBA demande à la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en RDC de noter cette obstruction délibérée de l’application des mesures de décrispation politique en violation l’Accord de la Saint Sylvestre et de la Résolution 2409 et de saisir rapidement le Conseil de Sécurité pour des sanctions conséquentes.
Enfin, l’ACAJ lance un appel aux congolais, plus particulièrement aux partis politiques et à la société civile, de tout mettre en oeuvre pour reconquérir l’indépendance de la justice, « qui est l’un des piliers sur lequel se fonde l’état de droit que nous appelons de tous nos vœux. »
Aline ENGBE