Suite à la poursuite de massacres de populations de BENI malgré les opérations des FARDC sensées éradiquer les ADF/NALU dans son fief électoral, l’honorable Paul MUHINDO VAHUMAWA a déposé ce jeudi une motion de défiance contre la ministre de la défense nationale, dont il vise le remplacement suite à ce qu’il considère comme une insuffisance de résultats. En lisant la liste des signataires de ladite motion, on constate d’abord que l’initiative est soutenue par plusieurs députés de la majorité, mais aussi qu’un grand nombre de député de BENI-presque la moitié de ces derniers- lui ont tourné le dos.
Première leçon : la motion contre le ministre ATAME semble avoir franchi le clivage majorité-opposition, ceci en dépit de l’identité politique de son initiateur qui est membre du RCD/K-ML de MBUSA NYAMWISI. Interrogés sur leurs motivations, les élus concernés ont exprimé leur souci de répondre aux cris de détresse des habitants de BENI qui se plaignent depuis 5 ans de l’incapacité de l’Etat de les protéger, ce qui a comme conséquence plus de 2000 morts et plus de 1500 personnes enlevées depuis octobre 2014.
« Devant une telle catastrophe, on ne peut pas parler de partis politique car toutes les familles politiques comptent des victimes », a rappelé l’Honorable un signataire MP.
Par ailleurs, il faut reconnaître que les opérations des forces loyalistes dans la zone s’accompagnent de trop de faiblesses : attaques des ennemis en tenues FARDC neuves, insuffisance des effectifs des policiers, attaques à proximité des positions loyalistes , témoignages de complicité de loyalistes, maintien en poste d’officiers accusés de trahison, assassinats, exactions, vols à main armée, fraude douanière, retards dans les paiements etc.
A y voir de près, cette motion risque d’aboutir car les députés, déjà en pré campagne et disent ouvertement vouloir faire tomber au moins un ministre sous leur mandat. En plus, l’initiative concerne une question qui choque l’ensemble de la population et même la communauté opinion internationale, dont plusieurs rapports ont mis à nu les faiblesses, voire la complicité du pouvoir dans la gestion de la crise de BENI.
Cependant, l’opinion ne comprend pas l’absence des signatures de plusieurs députés de BENI, qui a été sévèrement commentée par l’ des signataire : « Parmi les causes de la crise BENI, on retrouve les divisions des notables sur des bases égoïstes et la lâcheté de certains ».
Aline ENGBE