Dépuis qu’il a ouvert une information judiciaire sur la nationalité de Moïse KATUMBI, le PGR est l’objet d’une pluie de critiques. Si l’opposition l’accuse d’acharnement, l’opinion publique s’interroge sur son silence face à des cas plus graves tels que celui de la nomination comme général du rwandais recherché par la CPI Bosco NTAGANDA, de Sammy BADIBANGA été parlementaire puis nommé Premier Ministre avec la nationalité belge etc.
« KABANGE NUMBI vient d’ouvrir la boite à Pandore », s’inquiètent ainsi beaucoup d’observateurs. « En posant cet acte, le PGR vient d’attirer l’attention sur une matière sensible qui a fait l’objet d’un moratoire depuis 2007 au parlement. Aux yeux de nombreux congolais, il est anormal d’y revenir juste pour causer du tord à quelqu’un pendant que ledit moratoire n’a pas encore officiellement levé, faute de quoi Sammy BADIBANGA n’aurait pas été député, puis Premier Ministre tout en étant belge », a fait observer Olivier KAMITATU, porte-parole de Moïse KATUMBI.
« Nous attendons que la justice ouvre aussi une information judiciaire sur la nomination de NTAGANDA et celle de BADIBANGA », a exigé pour sa part un défenseur des droits humains.
Allant plus loin, le cadre du Rassemblement MONI DELA a rappelé sur RTVS1 : « Plein de gens disent que le Chef de l’Etat est lui-même rwandais, mais nous n’avons pas considéré ces accusations qui risquaient de diviser la nation, mais nous pouvons y revenir ».
Par ailleurs, au cours de l’émission « le débat » sur Top Congo, l’écrasante majorité des intervenants ont qualifié l’action du PGR de violation de l’Accord de la Saint Sylvestre : « Comment peut-on signer un accord visant la décrispation du climat politique en abandonnant des poursuites contre KATUMBI, puis encore lancer des procédures contre ce dernier sur des faits précédant l’accord ? », se sont interrogé beaucoup d’auditeurs.
Enfin, une bonne de congolais lambda ne voit dans tout ça que des efforts visant à écarter KATUMBI de la course à la présidence : « Comment le même pouvoir qui, au nom de la paix, a nommé général un rwandais qui a massacré des congolais et était recherché par la CPI peut-il s’acharner sur un homme qui n’a tué personne ? Comment expliquer que les détourneurs des deniers publics, les spoliateurs des biens de l’état, ceux ordonnent de tuer les manifestants, ceux qui violent la constitution et ceux qui se bagarrent à la primature sont tranquilles et qu’on l’on s’acharne sur celui qui a rendu services au pouvoir? », s’étonne un chauffeur de taxi. En réalité, quelle que soit son dénouement, l’action du PGR va diviser davantage la nation congolaise, ce qui risque d’aggraver une crise dont la RDC n’a pas besoin.
Abraham MUSITSHI