Naissance de plateformes, reconfiguration des alliances, doutes sur le lendemain : La carte politique du pays est en plein bouleversement. Quelles sont les causes de ce phénomène et quelles seront ses conséquences ? Ici, les avis sont partagés. Les un accusent ces regroupements d’avoir des bases opportunistes, les autres minimisent leurs effets, mais une chose reste sûre : le paysage politique congolais est en pleine mutation.
A l’origine de cette situation, on peut citer trois choses. Il y a d’abord l’introduction du seuil dans la loi électorale, disposition qui menace les petits partis qui sont obligés de se coaliser entre eux pour ne pas disparaitre. Ensuite vient le montant élevé de la caution qui va sensiblement réduire le nombre des candidats à cause de la crainte de s’engager sans garantie de victoire. Enfin, il y a les doutes sur la configuration des candidatures au niveau de la présidence : devant l’ignorance de l’identité du successeur de Joseph KABILA et les menaces d’invalidation de la candidature de Moïse KATUMBI, les gens jettent toutes leurs forces dans la bataille législative dont les résultats vont dessiner les contours du futur exécutif. « Chacun cherche à avoir suffisamment de députés, pour négocier avec le futur président, et faire partie de la future majorité », disent ouvertement certains responsables de partis.
Mais quelles sont les chances de succès ces coalitions ?
Ici, des doutes sont exprimés, notamment sur les faiblesses structurelles et logistiques de la plupart des nouvelles coalitions. Pour beaucoup, ces dernières sont souvent sans fondement moral et ni solidité structurelle e s’annoncent fragiles : seules « Ensemble » et la MP sortent du lot comme forces solidement organisées.
Par ailleurs, le facteur temps n’a pas permis aux créateurs des plates formes de peaufiner leurs textes, si bien que la plupart n’ont pas de base idéologique rigoureuse, ni un programme politique.
Aujourd’hui, nous n’avons que 3 évidences : il y aura probablement beaucoup moins de candidats qu’en 2011 ; la compétition sera féroce et les résultats imprévisibles.
Moralité : tout reste encore volatile, et la carte politique du pays ne sera ne va se fixer clairement qu’après les futures élections.
Abraham MUSITSHI