En signant comme Secrétaire Général Adjoint de l’UDPS, l’actuel Premier Ministre ne remplit plus les conditions requises pour faire partie du Gouvernement. En effet, l’article 97 de la Constitution rend incompatible toute responsabilité au sein des partis politiques avec la qualité de membre de l’Exécutif National. Or, la presse a récemment publié des correspondances signées par BRUNO THIBALA comme Secrétaire Général Adjoint de l’UDPS.
Pas une remarque, pas la moindre demande d’explication, ni une interpellation, ni une question orale, ni même une simple motion sur la question : la violation de l’article 97 par nos ministres est entouré d’un épais mur de complicité silencieuse.
Régulièrement, les ministres font passer dans les médias des reportages où ils sont présentés comme Présidents, Secrétaires Généraux ou Secrétaires Généraux des partis politiques , et ceci sans la moindre remarque face à ces violations massives de la Loi Fondamentale par ceux qui sont tenus à assurer l’éducation civique et au respect des bonnes mœurs par l’article 6 de la Constitution, lequel enjoint aux partis politiques le devoir d’assurer l’éducation civique et de respecter les bonnes mœurs.
Il vous souviendra en effet que le ministre de la Fonction publique (professeur d’université de surcroit) est toujours secrétaire général de l’UFC et que celui de l’intérieur (celui qui gère les partis politiques et devait montrer l’exemple) est toujours Secrétaire Général Adjoint du PPRD.
Chose étrange, les membres des partis concernés acceptent docilement à se faire diriger par des personnes frappées d’incompatibilité constitutionnelle, dont les actes n’ont en réalité aucune valeur juridiquel.
En violant ouvertement des dispositions connues de tous, nos ministres posent des actes inciviques tout en pervertissant notre jeunesse par des mauvais exemples.
En 2007, aussitôt nommé Premier Ministre, le patriarche Antoine Gizenga, qui n’a pas une licence en droit, a quitté ses fonctions de Secrétaire Général du PALU, geste qui a été suivi par d’autres membres de son Gouvernent tels que KAMITATU, MBUSA NYAMWISI etc. Quand on voit aujourd’hui un juriste en train de cracher sur la Constitution de son pays, il y a de quoi être étonné.
Qu’à cela ne tienne : quelles que soient les raisons qui ont poussé le Premier ministre à violer allègrement les textes et le soutien qu’il semble avoir dans cette attitude, il est du devoir de chaque citoyen de dénoncer cette façon de faire.
Nous appelons donc Son Excellence Monsieur le Président de la République et à l’honorable Président de l’Assemblée Nationale, chacun en ce qui le concerne, de prendre les inévitables mesures qu’impose la situation.
ABRAHAM MUSITSHI